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ARTAN Les Arts dans le temps

UNDERDOGS

ANNE NGUYEN CIE PAR TERRE

DANSE

JEUDI 11 JANVIER 2024

20H - Durée 50MN

LA MAISON DES MÉTALLOS

 

Les “underdogs” sont ceux que l’on donne perdants, ceux sur qui l’on ne parie pas. Ce sont ceux qui font partie du paysage urbain et sur lesquels notre œil se pose sans oser s’attarder.
Dans cette pièce chorégraphique, j’explore la manière dont l’imagerie urbaine traverse nos corps et quelles empreintes elle nous laisse. Quelles influences nous réapproprions-nous, à quels personnages nous identifions-nous pour construire nos personnalités, nos états de corps ? La danse hip-hop, danse urbaine par excellence, se nourrit de tout ce qui questionne les normes. Le danseur détecte avidement tout signe de transgression et le transforme en geste créatif.


Lorsque j’observe un danseur, tous ces signes intériorisés me touchent. Car la danse hip-hop puise ses inspirations dans les postures, les gestes et les énergies des personnages des clubs et des rues populaires de l’Amérique des années 70. Dans Underdogs, les danseurs explorent la source de leur gestuelle : à quels symboles, à quels marqueurs sociaux se rattache-t-elle ? Quels liens personnels et émotionnels les danseurs entretiennent-ils à l’étymologie de leur propre danse ? Dans quelle mesure l’énergie explosive de leurs corps s’ancre-t-elle dans la nature rebelle des mouvements populaires pour la cause des “underdogs”, des laissés-pour-compte de notre société ?


Les trois danseurs, une femme et deux hommes, tentent de faire corps. Par leur danse, ils incarnent une imagerie urbaine parfois provocatrice, parfois transgressive, parfois oppressante, parfois libératrice. En plongeant dans différents états, ils explorent l’inconscient collectif qui les rassemble et se livrent à un processus profond d’introspection. Sur fond de musique soul évocatrice du climat politique des années 70 aux Etats-Unis, ils confrontent avec fierté la masse invisible de leur héritage urbain. À travers le regard de l’autre et en faisant face à leurs propres antagonismes, les interprètes mettent en évidence les liens profonds qui les unissent et les choix qui font d’eux des individus à la personnalité pleinement assumée.

« Dans la masse turbulente des regards périphériques, je reçois et j’émets des signaux sans adresse.
Traversée par les flux de communication entre les corps muets, je baigne dans le brouhaha d’usage. Main levée, doigt pointé, épaule recourbée, tête sur le côté, mâchoire déterminée, démarche affectée, allure accélérée, silhouette cintrée, regard à la dérobée, trajectoire calculée… Je bouillonne de signes intériorisés.
Mes actions n’expriment qu’une parcelle du vocabulaire corporel collectif. Je célèbre l’harmonie avec la ville en bousculant ma mémoire de ses habitants en un seul mouvement concentré et bruyant. Voici ma danse : bienvenue dans ma ville. »

Anne Nguyen, Manuel du guerrier de la ville

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