
Réunissant des danseurs brésiliens et sud-africains, tamUjUntU marque le grand retour de la compagnie Via Katlehong à La Villette. Cette nouvelle création croise avec panache les danses populaires et urbaines sud-africaines et brésiliennes, symboles de résistance.
Pour la première fois, la troupe tisse des liens avec le Brésil en invitant le chorégraphe Paulo Azevedo, figure incontournable de la culture urbaine brésilienne et dont le travail engagé s’inspire des violences et fractures sociales de son pays.
Quand l’expression brésilienne “Tamujuntu” — tous ensemble — résonne avec le mot sud-africain “Ubuntu” — Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous, une nouvelle géographie de solidarités et de possibles se cartographie. En baptisant cette création tamUjUntU, l’artiste revendique des liens de solidarité et d’amitié au-delà des frontières et les cultures, portés ici par la danse.
Au croisement des trajectoires brésiliennes et sud-africaines, la chorégraphie devient une matière vivante, traversée par les pulsations d’une mémoire diasporique partagée.
Sur scène, les corps réaffirment leur puissance, leur désir, et la joie profonde d’être ensemble.
En célébrant la richesse des danses urbaines, du passinho au funk, de la pantsula à l’amapiano, dernière évolution de la house sud-africaine, tamUjUntU compose une fusion intense, libre et généreuse.
Le passinho, style de danse créé dans les années 2000 par des enfants des favelas de Rio de Janeiro, a été déclaré en mars2024
"patrimoine culturel immatériel" par les législateurs de l'État de Rio, reconnaissant ainsi une expression culturelle née dans ces quartiers populaires tentaculaires.
Créée en 1992, la compagnie Via Katlehong tire son nom du township de Katlehong dans l’East Rand, un des quartiers déshérités où est née la culture contestataire sud-africaine. Fervents défenseurs du pantsula — danse urbaine et de contestation — les danseurs ont inventé un style unique combinant justement le pantsula, la tap dance, le step et le gumboots, danse de mineurs exécutée avec des frappes de mains sur des bottes en caoutchouc.
Elle collabore aujourd’hui avec des chorégraphes invités et s’ouvre à de nouvelles écritures contemporaines.
