Sur le plateau, des bougies et des photos de Delphine Seyrig forment un autel à la comédienne, à la fois culte et méconnue. Redécouverte ces dernières années aussi bien au théâtre qu'au cinéma, sans doute parce qu'elle incarne un féminisme précurseur et une réflexion sur le métier d'actrice, la voici invitée littéralement sur le plateau.
Et si on disait que « DS » était là ? Abracadabra la voilà. S'ouvre alors une « vraie » discussion entre Raphaëlle Rousseau et son idole. Par un ingénieux système de montage d'archives, l'actrice-autrice invite le fantôme de « DS » qui répond avec sa propre voix - et quelle voix ! - à ses doutes, ses questions, ses propositions, avant que le spectacle ne prenne des chemins de traverse. Par ce pont tendu par-delà le temps, Raphaëlle Rousseau brouille les frontières entre les vivants et les morts, le théâtre de la vie et celui de la scène. Et offre un dialogue simple, drôle et profond, un pas de deux beau et malicieux, entre deux femmes, deux actrices, deux époques.
Laure Dautzenberg